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Restauration des bâtiments

 Voir ici les photos des travaux de la grange dîmière

La grange dimière de l'Abbaye Royale de La Réau en 1960 

La grange dîmière dans les années 60. Le toit n’est pas encore effondré.

La grange dîmière, vue intérieure actuelle

La grange dîmière, vue intérieure jusqu'en octobre 2020.

Débuté en octobre 2020, le chantier de restauration de la grange dîmière est le premier projet emblématique engagé par la SNC Abbaye Royale de la Réau qui a missionné l’Agence Aedificio, architectes du patrimoine, comme maître d’œuvre pour conduire ce chantier en lien avec la Drac (Direction régionale des Affaires culturelles - Ministère de la Culture).
Classée au titre des Monuments Historiques, la grange restaurée va accueillir du public et offrir le premier équipement fonctionnel du site : la grande salle comportera en outre un hall d’accueil, des sanitaires, des vestiaires et des locaux techniques.

HISTOIRE

Le premier bâtiment devenu une grange serait daté du XIIe-XIIIe siècle.
Il s’appuie sur une partie de l’enceinte au nord du complexe abbatial.
La portion de la courtine nord ainsi que le pignon donnant sur le Clain, percée d’une baie géminée, sont les seuls restes de la construction primitive.
L’ancienne grange dîmière a été construite au XVIIIe siècle dans l’angle nord-est de la basse-cour de l’abbaye, contre les fortifications du XVe siècle et à l’emplacement d’une maison du XIIe siècle.
Toutes ces époques de construction ont laissé leurs traces dans le bâtiment.

CHANTIER DE FOUILLES ARCHEOLOGIQUES

Afin d’apporter des éléments de compréhension sur l’histoire, l’occupation et l’évolution architecturale de l’abbaye, la Drac a prescrit un chantier de fouilles archéologiques préventives, portant notamment sur la grange.
Des fouilles par dégagement du sol, une étude du bâti sur les élévations ainsi qu’une datation des charpentes ont été conduites à l’automne 2020.
L’articulation et l’évolution du mur d’enceinte et des constructions attenantes ont été étudiées. De nombreux remplois de matériaux charpentés et maçonnés ont été observés.

Le démontage du mur de l’étable situé dans la grange a permis de mettre au jour des éléments sculptés tel qu’un fragment d’une nervure provenant d’une croisée d’ogives, des segments de colonnettes et de chapiteaux sculptés.
Ces vestiges seront étudiés et le cas échéant remployés lors de la restauration de l’église abbatiale datant du XIIe siècle.

Les fouilles ont également révélé la présence de plusieurs maçonneries affleurant au niveau du sol. En particulier celle d’un mur d’une vingtaine de mètres dans toute la longueur du bâtiment qui figure l’ancien emplacement du mur gouttereau de la grande aula*.
Les poteaux en chêne de la nouvelle charpente reprennent cet emplacement et figurent l’ancienne limite de la salle de cérémonie médiévale.

Les investigations ont permis de mettre en évidence les évolutions du bâti de la grange du XIIe siècle, de sa mise en défense au cours du XIVe siècle puis des transformations lors des époques suivantes jusqu’à l’effondrement d’une partie de la toiture au début du XXe siècle.
*La grange était une aula médiévale, grande salle servant aux réceptions et audiences du seigneur. Ce mot d’origine latine a donné « hall » en anglais. Elle avait vocation à accueillir le Roi et sa cour de passage à La Réau.

PREMIERS TRAVAUX DE RESTAURATION : CHARPENTE, COUVERTURE et MAÇONNERIE

L’ancienne boutique installée dans la grange ayant été entièrement démontée pour permettre les fouilles, la charpente restante a été à son tour désassemblée, les tuiles encore présentes enlevées une à une et stockées afin d’être remployées et complétées par des tuiles neuves.
Une étude dendrochronologique* est en cours en vue de la datation précise des bois de charpente.
* La dendrochronologie (du grec dendron « arbre » et chronos « temps ») est une méthode de datation précise basée sur l’analyse des cernes de croissance annuels des arbres.
Appliquée traditionnellement à l’archéologie et à l’architecture, elle permet de dater à l’année près l’abattage d’arbres employés comme bois d’œuvre dans la mesure où l’on dispose d’un aubier complet (d’après Dendrotech).

Charpente
Un travail d’analyse a permis de restituer la conception de la charpente disparue.
Une matière première locale
Les volumes de bois représentent 60 m³ soit environ 40 tonnes de matériau. Les plus grosses pièces de bois sont en chêne, elles proviennent des forêts du Limousin, les arbres coupés à maturité étaient âgés de 100 à 150 ans. Le chêne est réputé pour sa grande solidité, sa résistance et est connu pour son aptitude à repousser les insectes xylophages et les rongeurs.
Les poutres - poteaux ont été sciés et coupés entre mai et octobre 2020.
Toutes les pièces de bois ont été rabotées et poncées, puis façonnées en atelier. Les fermes* ont également été assemblées en atelier puis acheminées sur un plateau jusqu’au site de l’abbaye.
La pose de la charpente s’est déroulée sur une période d’un mois et demi, elle a commencé par la mise en place des poteaux, fermes, demi-fermes, sablières, pannes faîtières, pannes et chevrons*.
Une grue de levage a été louée pendant deux jours pour mettre en place les plus grosses pièces.
Le voligeage* en chêne de 27 mm d’épaisseur a été raboté et bouveté* avant d’être posé sur les chevrons. Une membrane d’étanchéité à l’air a été installée par-dessus puis une deuxième épaisseur de chevrons en sapin afin de pouvoir insérer un isolant en coton recyclé entre ces derniers.
Un écran sous toiture HPV (Hautement Perméable à la Vapeur) a été posé afin d’assurer une barrière supplémentaire pour préserver l’isolant et permettre une bonne étanchéité à la vapeur d’eau.
Une volige jointive en sapin a été placée par-dessus les chevrons afin de recevoir les tuiles creuses.

Couverture
La couverture est composée de tuiles creuses dite canal posées entre des chanlattes chanfreinées. Les tuiles sont fixées une à une avec des crochets en cuivre.
Les tuiles neuves venant en complément des tuiles anciennes remployées proviennent d’une tuilerie artisanale située dans le Maine et Loire qui utilise la cuisson au feu de bois. Les tuiles ainsi obtenues présentent des nuances de couleurs très particulières qui rappellent les tuiles d’autrefois assurant une harmonie de l’ensemble de la toiture. 20 000 tuiles ont été ainsi posées.

Maçonnerie
Un important travail de maçonnerie à l’extérieur et à l’intérieur a été accompli afin de consolider les murs, combler les fissures, et relever les parties manquantes.
Des échafaudages ont permis l’accès de tous les côtés y compris sur le long du mur donnant sur le Clain, l’échafaudage étant alors directement installé dans le lit de la rivière.

AVANCEMENT DU CHANTIER

Septembre 2021
Le volume de la grange amputé de trois travées de charpente a été entièrement restitué.
Les charpentes ont été remontées et les couvertures rétablies comme à l’origine sur voliges*.
Les arases ont été consolidées, les enduits des murs ont été repris. La baie géminée datant du XIIIe a été restaurée.
Automne-Hiver 2021
Le second œuvre qui fait suite au gros œuvre (soit les travaux portant sur la structure de la grange) est en cours d’élaboration.
L’aménagement intérieur doit intervenir après l’installation des réseaux, eau, électricité, chauffage, etc.

TERMES COMPOSANTS LA CHARPENTE

schema explicatif

* Ferme : De forme triangulaire, la ferme traditionnelle se compose de 3 éléments essentiels, à savoir, l'entrait qui est la base du triangle, les arbalétriers formant les côtés, donc la pente, puis le poinçon qui constitue la hauteur du triangle. Les fermes donnent la forme de la toiture.
* Panne : La panne est une pièce posée horizontalement sur les fermes d'une charpente.
* Sablière : La sablière - ou panne sablière - est une poutre en bois située à la base de chacune des pentes.
* Volige : La volige est une fine planche en bois rectangulaire servant de support à la couverture.
* Chevron : Le chevron est un élément qui posé sur les pannes reçoit le voligeage.
* Voligeage : Le voligeage consiste à garnir de voliges.
* Bouveter : Creuser des rainures à l'aide d'un bouvet, rabot qui sert à faire les rainures et languettes des planches que l'on veut réunir les unes à côté des autres.

"Un havre de paix au temps d'Aliénor"

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Coordonnées

Abbaye Royale de La Réau
2 chemin de La Réau
86 350 Saint-Martin-l’Ars

(Voir la carte en pleine page)

Informations pratiques

 

Voir tous les horaires et tarifs sur cette page


Tarif : à partir de 5€50 
Visite gratuite pour les moins de 8 ans

Lettre d'information

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