Nous avons mené une réflexion sur le réaménagement paysager de l’ensemble du site et de son environnement.
Il est rapidement apparu comme une évidence de préserver le calme et la sérénité de ce monastère dont la raison d’être a toujours été la méditation et la prière. Le jardin devra donc accompagner cette recherche de spiritualité tout en retrouvant le rôle fondamental des jardins médicinaux du Moyen Âge.
Cette approche sera ainsi menée selon 3 axes :
Les circulations, le jardin d’agrément, le jardin potager.
1-Les circulations
Le seul accès au site étant la route, il conviendra en premier lieu de créer un vaste parking pour les visiteurs, à la fois proche de l’abbaye mais suffisamment isolé et masqué pour préserver de manière visuelle ou sonore le site. Il sera également prévu un petit parking, à l’abri des regards, pour le personnel et les personnes à mobilité réduite proche des bâtiments ; à partir de ces parkings un cheminement à pied sera aménagé afin d’accéder aux différents points du domaine.
2-Le jardin d’agrément
Ce jardin est le lien entre l’abbatiale, les bâtiments conventuels et l’ensemble des tours de défense. Il est bordé par la rivière le Clain et seul le bruit de l’eau, du vent, des oiseaux viennent troubler la quiétude d’une nature ici très préservée. Dans cet esprit le jardin intérieur ne sera composé que de pelouses bordées de haies de charmilles. Quelques ifs taillés viendront rythmer cet espace, symbole d’une histoire passée. Les arbres du parc, certains étant des sujets remarquables (et plus particulièrement l’ancienne allée de charmes) mais aussi de nouvelles plantations marqueront les allées d’accès ou agrémenteront les prairies et les promenades aménagées dans le domaine.
3-Le Potager
À l’instar d’Hildegarde de Bingen, religieuse qui initia les jardins de simples au XIIIe siècle, les jardins monastiques sont aussi et avant tout des jardins nourriciers et des jardins d’expérimentation autour des herbes médicinales. En droite ligne de cette tradition et à l’aide des techniques de permaculture très prisée aujourd’hui, un important potager va être aménagé avec des variétés botaniques tombées pour beaucoup dans l’oubli. Le grand mur au nord et les vestiges d’un bassin central devant le logis du prieur laissent à penser que l’ancien potager des moines était déjà situé à cet emplacement. Une part de ce jardin sera consacrée à un verger où seront plantées des variétés de fruits anciens.